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ELIGIBILITÉ DE OUATTARA – GBAGBO MET FIN AU DÉBAT : LA DÉCLARATION INTÉGRALE DE SON ENVOYÉ SPÉCIAL LE 11 AVRIL À PARIS

Par IvoireBusiness

Le Président Laurent Gbagbo lors d’une audience à la CPI.

 DISCOURS DU PROFESSEUR KOUDOU KESSIE RAYMOND

A la Manifestation Panafricaine du 11 avril 2015 à Paris

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Chers camarades, chers amis, combattants de la liberté de tous les pays et de tous les continents ici rassemblés, le Président Laurent Gbagbo m’a fait l’insigne honneur de m’adresser à vous en son nom. Je me tiens donc devant vous pour m’acquitter de cette responsabilité en tant que son porte-parole à l’occasion de la présente manifestation panafricaine du 11 avril 2015. Cette manifestation doit en effet nous rappeler la date, il y a quatre ans, de son arrestation sous les bombes de l’armée française, dans un pays dit, pourtant indépendant et souverain, la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, je salue cette grande mobilisation autour de la défense des Constitutions africaines et de sa libération ; tant il est vrai que le Président Gbagbo a été débarqué de la Présidence de la Côte d’Ivoire et déporté à La Haye parce qu’il a fait du respect de la Constitution de son pays un impératif catégorique.

1- Le Président Gbagbo vous exprime sa gratitude

Le Président Gbagbo vous salue ! Vous, toutes et tous, qui battez le pavé sans relâche ici, surtout à Paris et à La Haye, avec vos nombreux convois pour lui témoigner votre fidélité, votre soutien militant, amical ou fraternel. Il salue votre mobilisation pour sa libération. Il sait qu’au-delà de sa personne, vous vous mobilisez surtout pour la souveraineté et la dignité des peuples d’Afrique pour qu’ils soient enfin affranchis du joug des réseaux de la « France-Afrique ».

Par votre présence massive dans les rues hier comme aujourd’hui surtout, vous confirmer que la menace sur les libertés ne peut pas freiner le combat pour les libertés. Par vos manifestations de rue, vous donnez l’exemple et le ton aux camarades qui combattent sur place le régime ethno génocidaire, liberticide et dictatorial de M. Ouattara.

Vous confirmez surtout le prédicat de Fred Hampton qui disait, et je cite : « Vous pouvez emprisonner un révolutionnaire, mais vous ne pouvez pas emprisonner la révolution. Vous pouvez poursuivre à travers tout le pays un combattant de la liberté, mais vous ne pouvez pas poursuivre à travers tout le pays les combats pour la liberté. Vous pouvez tuer un libérateur, mais vous ne pouvez pas tuer la libération. » (Fin de citation)

Le Président Gbagbo est certes en prison à La Haye, mais rien que l’écho de votre engagement et de vos manifestations pour sa cause, sans arrêt depuis maintenant quatre ans, le rend fort car il sait qu’il sortira bientôt pour continuer avec nous la lutte pour la libération de l’Afrique et pour la démocratie dans chacun de nos pays. La démocratie et la liberté, nous les voulons non pas pour faire plaisir à quelqu’un. Nous les voulons parce qu’elles sont les seules qui puissent nous affranchir du statut de sujet de la « France-Afrique » dans lequel on veut nous enfermer. Notre ambition ! C’est le statut d’Africain Libre et Fier de l’être.

 

2- Comme vous le savez, le Président Laurent Gbagbo a été déporté comme d’illustres résistants à l’oppresseur et combattants pour la libération africaine avant lui

On nous a raconté ou nous avons lu l’histoire des déportations, des exils, des assassinats de nombreux combattants de la liberté africaine. Je cite : Samory Touré, Béhanzin, Patrice Lumumba, Um Nyobe, Félix Moumié, Ernest Ouandié, Thomas Sankara. Et, comment ne pas citer les 27 années d’incarcération de M. Nelson Mandela ! A leurs côtés, je cite, pour la restitution de l’Histoire de la Côte d’Ivoire combattante, quelques noms d’illustres résistants ivoiriens, malheureusement peu connus, comme : Kadjo Amangoua, Zokou Gbeuli, Aka Tehoua, Kadio Bede, Bliton Bi Goré, etc. Nous leur rendons ainsi qu’à tous les autres qui n’ont pas été cités, un vibrant hommage.

Mais, en ce moment même ici en Europe, dans la prison de Scheveningen de La Haye, nous sommes témoins de cette autre triste page de l’histoire de l’Afrique à travers le sort inique, injuste et inacceptable fait à un Président africain en exercice. Il s’agit de Laurent Gbagbo ; cet autre digne successeur des combattants africains de la liberté et de la démocratie. Et, il me vient ainsi à l’esprit de nombreuses questions.

Que fait Laurent Gbagbo en prison ? Que font Blé Goudé, Simone Gbagbo et autres en prison quand ceux qui ont planté le poignard dans le sein de la République, qui ont tué, violé et bu le sang de leurs victimes sont libres ou promus ? Que cache la déportation de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé à la CPI ? Que cache le maintien en prison et les verdicts révoltants contre Simone Gbagbo et d’autres proches de Laurent Gbagbo ?

Bernard Belin Dadié répond à ces questions ; et il me fait plaisir de le citer : « Laurent Gbagbo-corps physique, est en otage parce qu’il s’est montré peu docile » » (Fin de citation)

A plusieurs occasions, le Président Gbagbo a lui-même clamé haut et fort l’objet de son combat qui lui vaut aujourd’hui sa déportation, et je le cite : « Je veux une Côte d’Ivoire ouverte aux autres, pas une Côte d’Ivoire à qui l’on donne des ordres. Des conseils, oui. Des ordres, jamais. Ce pays n’est pas recolonisable. Nous n’avons pas peur d’être libres » (Fin de citation). Ou encore, et je cite : « J’ai choisi d’être acteur de l’histoire de la Côte d’Ivoire et de ne pas être une marionnette. Je vous engage à lutter ensemble » (Fin de citation)

Oui, chers amis, le Président Laurent Gbagbo est une victime de son insoumission. Pour l’ancien Président sud africain M. Thabo Mbeki, en effet, et je cite : « Le Président Gbagbo est victime d’un système mondial qui, tout en criant haut et fort les droits universels de l’homme, ne cherche qu’à perpétuer dans son seul intérêt, la domination du plus grand nombre par quelques-uns qui disposent de la prépondérance du pouvoir politique, économique, militaire et médiatique ». (Fin de citation)

Qui, mieux que le Président Thabo Mbeki, lui qui a été contraint à l’exil au moment même où son père, M. Govan Mbeki était avec Nelson Manadela en prison sur l’ile de Robben Island, pouvait traduire en de termes aussi poignants les souffrances imposées aux combattants de la liberté, de la souveraineté et des indépendances africaines. Posons-nous donc cette question avec lui, et je cite : « Combien de violations flagrantes du pouvoir, l’Afrique et le reste des pays en développement devront-ils encore subir avant que la vision d’un système démocratique de la gouvernance mondiale ne se réalise? » (Fin de citation)

Le Président Gbagbo, lors de l’audience de confirmation des charges de la CPI, nous a fait partager sa conviction profonde, je le cite : « (…) Bâtir des institutions fortes en Afrique, (telle est ma conviction). Et la démocratie (que nous voulons), c’est le respect des textes, à commencer par la plus grande des normes en droit qui est la Constitution. Qui ne respecte pas la Constitution n’est pas un démocrate (…) Je suis ici parce que j’ai respecté la Constitution de mon pays. Je souhaite que tous les Africains comprennent que le salut pour les États africains, c’est le respect des Constitutions que nous nous donnons et les lois qui en découlent. » (Fin de citation)

Ajoutons à cela que celui qui respecte la Constitution de son pays, mais qui piétine la Constitution des autres pays, n’est pas un démocrate. L’on ne peut être un démocrate en France et en Afrique se comporter en potentat.

Chers amis combattants de la liberté, nos problèmes sur le chemin de la liberté, de la démocratie et du développement ont, comme vous l’avez pressenti, leur racine autant en Afrique qu’ici même en Europe.

3- La première source des problèmes de l’Afrique dans son combat pour la souveraineté, la démocratie et le développement, se trouve dans l’idéologie néocolonialiste qu’incarne en France les tenants de la « France Afrique ».

Pourquoi dis-je cela ? Nous savons tous que M. Laurent Gbagbo a été proclamé élu Président de la République de Côte d’Ivoire avec 51,45% par le Conseil Constitutionnel ivoirien dont les décisions sont sans recours et s’imposent à tous. C’est l’article 98, dernier alinéa de la Loi N°2000-513 du 1er août 2000 portant Constitution de la Côte d’Ivoire qui reprend in extenso l’article 62, dernier alinéa de la Constitution de la République française du 4 octobre 1958 (version mise à jour en janvier 2015), et je cite : « Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles… » (Fin de citation)

D’où vient-il donc que l’on méprise les Institutions en Afrique? Pourquoi la France de Nicolas Sarkozy n’a-t-elle pas voulu se plier à la décision du Conseil Constitutionnel ivoirien qui s’imposait pourtant à tous ? L’on apprend que ce serait au motif que le Conseil Constitutionnel ivoirien était fantoche parce qu’il avait à sa tête une personnalité nommée par le Président de la République, M. Laurent Gbagbo. Mais ici en France n’est-ce pas le Président de la République qui nomme le Président du Conseil Constitutionnel ? N’est-ce pas le Président de la République française qui nomme le Président du Conseil Constitutionnel ? N’est-ce pas le Président Jacques Chirac qui a nommé M. Pierre Mazeaud, Président du Conseil Constitutionnel français, le 28 février 2004 ; soit, un an après la mission que le même Président Chirac lui avait confié ; mission qu’il a pleinement accomplie à Linas-Marcoussis et Kléber consistant à dépouiller M. Laurent Gbagbo de ses pouvoirs de Président de la République au profit des rebelles ? N’est-ce pas le même Président Jacques Chirac qui a nommé M. Jean-Louis Debré en février 2007, Président du Conseil Constitutionnel français ? Personne ici en France, n’a dit de ce Conseil qu’il était fantoche. Nicolas Sarkozy n’a pas nommé de nouveau président par respect de la Constitution française du fait que le mandat du Conseil a une durée de 9 ans et parce que le terme de ce mandat n’était pas encore échu. Pourquoi M. Sarkozy aurait-il le droit de dénier aux Présidents africains, qui ne sont pas à ses ordres, le droit de nommer les Présidents des grandes institutions de l’État conformément à leurs Constitutions, et comme cela se fait dans tous les pays, y compris en France ?

Chers amis, le discours que Sarkozy tient sur les États africains confirme bien l’une des sources des problèmes de l’Afrique dans son combat pour plus de démocratie, de liberté et de développement. Je cite les propos de M. Sarkozy : « Il y a eu une improvisation sur le Mali et la Centrafrique. Je ne dis pas qu’il ne fallait pas intervenir, mais je n’ai toujours pas compris ce qu’on allait y faire. Le Mali, c’est du désert, des montagnes et des grottes. Quand je vois le soin que j’ai mis à intervenir en Côte d’Ivoire […]. On a sorti Laurent Gbagbo, on a installé Alassane Ouattara, sans aucune polémique, sans rien.» (Fin de citation) (Voir l’ouvrage de Nathalie Schuck et Frédéric Gersc : Ça reste entre nous, hein ? Deux ans de confidences de Nicolas Sarkozy, Paris, éditions Flammarion, 2014.)

Pourquoi tant d’arrogance et de mépris lorsqu’il s’agit de l’Afrique et de ses Institutions ? Comment M. Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République française a-t-il pu tenir de tels propos sans qu’il n’y ait eu de vive réaction en France, berceau des droits de l’homme et du citoyen ?

M. Nicolas Sarkozy a pris prétexte de la Résolution 1975 du Conseil de Sécurité de l’ONU pour piétiner la Constitution ivoirienne, pour débarquer, kidnapper le Président Gbagbo et installer M. Ouattara, son ami au pouvoir. A la réalité, la France de M. Sarkozy ne voulait pas d’un porte-drapeau de la souveraineté africaine à la tête de la Côte d’Ivoire et il a tout mis en œuvre pour qu’il en soit ainsi au soir du 11 avril 2011. Les armes lourdes au nom desquelles les troupes françaises ont bombardé le symbole de la souveraineté de la Côte d’Ivoire n’ont jamais été montrées ni prouvées. L’arrestation du Président Gbagbo par les troupes françaises dans la résidence d’État de la République de Côte d’Ivoire et sa remise aux forces rebelles tourne, comme on l’a vu, le dos au droit international. Les conditions de sa déportation à La Haye,  »à l’intersection des illégalités et de l’arbitraire » (Me Ly Clédor), sont tout aussi contraires à l’esprit et à la lettre des droits de l’homme et du citoyen dont la France est pourtant le berceau.

Il est donc bon de bien noter que cette date du 11 avril 2011 constitue une tâche indélébile dans nos mémoires et surtout dans l’histoire des rapports entre la Côte d’Ivoire digne et la France car une telle violence contre le Président Gbagbo nous remontera à la mémoire, les douloureux souvenirs des violences coloniales contre d’autres illustres Africains.

4- La seconde source des problèmes de l’Afrique dans son combat pour la liberté, la souveraineté, la démocratie et le développement se trouve en Afrique même dans les penchants autocratiques de certains dirigeants africains

Ces derniers se soucient peu de lois et des Constitutions qu’ils modifient au gré de leurs caprices et de leurs intérêts propres. En Côte d’Ivoire, M. Ouattara viole constamment la Constitution et pour les élections de 2015, il est à la manœuvre pour violer l’article 35 de la Constitution qui ne le rend pas éligible, après s’être déjà taillé une Commission électorale sur mesure. Il évoque une jurisprudence Gbagbo fondée sur s’article 48 de la Constitution qui n’existe pas.

C’est pourquoi la manifestation de ce jour est la bienvenue pour dire Non ! « Ne Touche pas à ma Constitution ». Nous devons en effet barrer la route à tous ceux qui, en Afrique, pensent qu’ils peuvent modifier comme bon leur semble les règles de droit qui sont au fondement de la légalité et de la légitimité dans une République. C’est pour cela que nous devons continuer notre mobilisation ici et surtout en Afrique, pour dire « Non, ça suffit. »

C’est donc le lieu de saluer l’exemple du peuple burkinabé qui, par les manifestations de masse et d’envergure, a non seulement barré le chemin de la violation de la Constitution à M. Blaise Compaoré, mais l’a du même coup débarqué. Un « Viva » s’impose pour le peuple burkinabé.

L’amitié entre les peuples africains, l’amitié entre les peuples burkinabé et ivoirien en particulier, doivent être restaurées sur le ciment de la fin des dictatures en Afrique.

L’amitié entre les peuples africains et français doit se fonder et se renforcer sur la fin de la « France-Afrique » et de ses réseaux. On a dit ici que le Président Gbagbo était anti-français. Il n’en est rien. Le Président Gbagbo n’a demandé qu’à coopérer avec la France dans le strict respect des intérêts mutuels et dans une relation fondée sur la philosophie du « gagnant-gagnant ». Dans le nouvel environnement mondial, les pays africains ont besoin d’une étroite collaboration avec tous les autres pays, y compris avec la France mais pas dans le cadre de la « France-Afrique ».

5- Chers amis, il nous faut surtout retenir que l’exigence du moment c’est l’urgence de la lutte pour les libertés, la souveraineté nationale et la démocratie

Le train des libertés, de la démocratie et de la souveraineté nationale dont le Président Gbagbo était le conducteur a été pris en otage quelque part en Côte d’Ivoire par un imposteur qui l’a dévoyé de sa direction et qui se nomme Alassane Dramane Ouattara. Nous devons ici et maintenant engager la mobilisation pour les luttes démocratiques sur le terrain pour reprendre possession de ce train et le remettre sur les rails. La bataille qui s’impose à nous doit évidemment prendre en compte le respect de la Constitution, surtout que les futures échéances électorales font craindre des modifications par les tenants actuels du pouvoir. Les autres préoccupations majeures de l’heure ne doivent pas être oubliées. Pouvons-nous en effet accepter pour les élections à venir une Commission Electorale Indépendante (CEI) encore et toujours déséquilibrée au profit du camp Ouattara ? Pouvons-nous accepter des élections à venir avec des rebelles toujours en armes ? Pouvons-nous accepter que des milliers de nos sœurs et frères, contraints à l’exil dans des conditions inhumaines, le demeurent et soient ainsi exclus du jeu électoral ?

Chers amis, comme vous l’avez tous perçu, nous nous devons d’aller au-delà de la seule Constitution. Nous devons nous mobiliser pour mettre fin à l’État de dictature et de rattrapage ethnique, à l’État d’exception qui ne dit pas son nom, à la justice devenue inéquitable parce qu’aux ordres et aux violations quotidiennes et massives des droits et des libertés des citoyens. Notre bataille doit englober ces questions importantes car nous ne pouvons pas assister impuissants à la consolidation d’un régime d’exception en Côte d’Ivoire. Nous ne pouvons pas assister impuissants à la persistance d’une justice des vainqueurs et aux ordres dans notre pays sans nous mobiliser pour dire « Non ca suffit ». Nous ne pouvons pas accepter les verdicts rendus par une justice aux ordres dans le procès de ceux qu’ils appellent « pro-Gbagbo », politiques ou non, civils ou militaires et notamment les condamnations de Simone Gbagbo et Michel Gbagbo à des peines de vingt ans et cinq ans. Nous ne pouvons pas accepter la violation des libertés d’association et les droits de l’opposition, pourtant constitutionnellement garantis. Nous ne pouvons pas accepter l’intrusion du pouvoir et de la justice aujourd’hui à ses ordres dans les affaires internes des partis politiques. Nous ne pouvons pas accepter plus longtemps que des Ivoiriennes et des Ivoiriens, des responsables politiques, des responsables syndicaux des étudiants, des médecins, pharmaciens et autres, soient bastonnés, jetés et torturés en prison alors qu’ils ne revendiquaient que leur droit. Nous ne pouvons pas accepter que des Ivoiriennes et des Ivoiriens soient chassés de leurs maisons, de leurs terres et qu’à l’ouest de notre pays, le peuple wè, qui a subi un véritable génocide, dans le silence coupable de la communauté internationale, continue de souffrir injustement. Nous ne pouvons pas non plus accepter que le Pouvoir en place choisisse ses opposants en s’immisçant de façon aussi scandaleuse dans les affaires internes des partis politiques. Certains camarades, atteints du syndrome de Stockholm ont choisi de se laisser séduire et de tourner le dos à la lutte, mais, sans nous attarder sur leurs cas, nous devons avancer, il nous faut surtout avancer car, nos devanciers dans le combat de la libération totale de l’Afrique nous recommandent d’avancer résolument vers les objectifs de démocratie et de libération de l’Afrique en ne faisant pas une fixation sur le rétroviseur.

Nous devons aujourd’hui nous lever pour dire « Non » à ce pouvoir installé par la force des armes françaises et qui ne connaît que la violence et le non droit. Notre combat se doit d’épouser les principales préoccupations de l’heure, c’est-à-dire, la Démocratie, la Souveraineté nationale, les libertés et le bien-être des populations.

Oui, ils avaient voulu en finir avec le Président Gbagbo Laurent par la CPI, mais il n’en est rien, et il n’en sera rien, parce qu’à la réalité, il en sera du Président Gbagbo comme de M. Nelson Mandela.

Combattants de la liberté africaine, en Avant pour une Afrique enfin Debout.

Combattants de la liberté africaine, en avant pour l’amitié et la Solidarité entre les peuples africains ! Solidarité et soutien au peuple kenyan qui vient de subir une attaque terroriste à Garissa s’étant soldée par près de cent cinquante victimes.

Combattants ivoiriens de la souveraineté et la démocratie, En Avant pour une Côte d’Ivoire Digne et Debout ! En avant car si notre leader, Laurent Gbagbo est physiquement en otage, Laurent Gbagbo-esprit et incarnation de la dignité africaine, comme le dit Bernard Belin Dadié, doit nous galvaniser

Je vous remercie.

Paris, le 11 avril 2015.

Par Pr. KOUDOU Kessié Raymond

Ancien Ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, puis en Israël.